Installé dans la vallée du Giffre depuis 12 ans, Ludovic Gloanec accompagne des sorties et initiations à la conduite en traîneaux à chiens l’hiver, en cani-kart et cani-randonnée l’été : il est musher professionnel.
40 chiens composent sa meute ; des sportifs de haut-niveau dont il partage la vie 365 jours par an, 24/24h.
Une vie de passion pour cet homme qui nous livre son bonheur à cœur ouvert et nous éclaire sur son sport venu du Grand Nord.
Originaire de Toulouse, qu’est-ce qui a bien pu motiver Ludovic à venir ici et à devenir musher ? Une décision tout d’abord, celle de s’installer dans les Alpes en 1998, parce qu’il aime la montagne. Puis sur son chemin, se produit LA rencontre qui va changer sa vie ; la rencontre humaine et canine avec un musher. Sa passion pour les sports d’attelage grandit alors. Puis il affûte ses connaissances. Parce qu’être musher, ce n’est pas seulement accompagner une activité de loisir, c’est aussi et avant tout s’occuper de chiens, des athlètes à nourrir, à élever, à soigner, à entrainer….
Titulaire du brevet fédéral premier degré des sports de traîneau et discipline associé, et du DEJEPS d’attelage canin, le voilà fin prêt à se lancer dans SON aventure, et à la partager avec tous.
Tombé en amour pour la vallée, il pose alors ses valises et installe, son chenil à Mieussy.
Voilà pour la genèse, et après ?
« Aller de l’avant, comme mes chiens »
Ludovic Gloanec
« Aller de l’avant, comme mes chiens qui nous tirent et nous font glisser de bonheur » confie Ludovic.
Les Traineaux de l’Ubac naissent ; « Ubac » c’est le nom de sa toute première chienne Husky de Sibérie. Depuis Cusco, Merlin, Shapka, Sérac, Futé, Looping, Baracuda…ont rejoint la famille, « la meute », sans oublier les petits derniers Mayo, Ketchup, Togo et Agy ; des chiots que Ludovic invite à côtoyer. Parce que c’est bon pour la socialisation de ces petits qui vont offrir leur puissance à des apprentis mushers d’un jour, et parce que comprendre leurs comportements est primordial pour Ludovic : « Ils possèdent tous un caractère et un aboiement différents, un masque unique malgré leurs ressemblances, et ils occupent une place hiérarchique au sein de la meute. Vous apprendrez à découvrir leur mode de vie et leur fonction sur un attelage ;
tout est codé et hiérarchisé entre eux ».
Et la vie de musher n’est pas que sur le traineau !
Bienvenue en coulisses : dès 7 heures, Ludovic s’occupe de soigner ses complices au sens noble du terme car « C’est au chien qu’il faut adapter sa vie et pas l’inverse » dit-il.
Après une journée de travail en montagne, à Agy précisément, retour au chenil vers 18h. Suivent 3h de soins, de jeux et de repos pour ses athlètes ; un moment qu’il partage souvent avec sa fille de 8 ans.
Partage et transmission
Ludovic aime partager avec les curieux de nature sa passion pour les chiens de traîneaux et ce sport qui offre un goût d’aventure Grand Nord aux novices.
Durant 3 ans, il a contribué à l’organisation de L’Odyssée des enfants, une course de graines de musher et un projet mené avec des collégiens de la vallée du Giffre.
En hiver, son carnet de réservation d’initiation à la conduite d’attelage est plein dès le mois de novembre. Et il emmène les plus aventuriers pour un raid de 48h avec les chiens et bivouac en pleine nature, en immersion totale dans la peau d’un musher : une micro-aventure où l’humain est au cœur de l’expérience !
Et les vacances de Ludovic ? « Les vacances, c’est quand je glisse sur mon traineau, avant que les clients n’arrivent. Je ne me lasse pas de faire courir les chiens tous les jours, car ils ont envie de suivre « papa », cela me fascine ». Dernière précieuse confidence d’un homme heureux.
Propos recueillis par Laure Béchade, journaliste
Portrait réalisé par Gérard Gachignard