On a testé : Le packraft, une activité qui combine la randonnée et l'eau

Direction Sixt-Fer-à-Cheval pour tester le Packraft, une activité d’eaux vives très en vogue en France ; une nouvelle expérience proposée dès l’été 2023 par Nunayak , sur le Giffre la rivière qui serpente la vallée du même nom.

Une exclusivité, testée par Laure. Récit.

Le Packraft : késako ?

Avant d’embarquer (et plonger dans le récit de cette expérience), il convient de comprendre le concept du Packraft dans le Haut-Giffre : remonter le cours du Giffre à pied avec son embarcation dans le dos, qui servira à redescendre la rivière une fois le Bout du Monde atteint. Sensations maximum. Empreinte carbone minimum. C’est parti pour une aventure sportive et engagée où l’on ne fait qu’un avec les éléments, l’eau, la roche, la terre !

Le Packraft au bout du monde, en Haute-Savoie

Pour embarquer dans cette aventure hors du commun, rejoignons Sixt-Fer-à-Cheval et la base de Nunayak Rafting, l’historique spot d’eaux vives du Haut-Giffre ; accueillis par Théo, Maeva et leur équipe dont notre guide : Valentin ; 13 ans de navigation sur le Giffre dont il connaît chaque méandre et remous par cœur. Passée l’étape importante du briefing et de la remise de l’équipement de rigueur (combinaison, veste et chaussures nautiques, casque et gilet de sauvetage), une annonce : « Va falloir se mouiller » (au sens propre comme au figuré) ! Au pays des 30 cascades dont la Reine des Alpes , nous y sommes coutumiers. Mais nous sommes prévenus ; et nous sommes là pour cela. Grand bien nous en fasse. D’entrée nous savons que nous allons y goûter à cette eau torrentielle du Giffre, provenant des montagnes, dont la source n’est autre que le fameux Bout du monde dans le cirque du Fer-à-cheval.

Une rando, un bateau dans le dos !

Avant de glisser sur les eaux vives du Giffre, nous faisons connaissance avec cette rivière et son environnement, en cheminant le long sur sa berge, rive gauche. Pour pratiquer le Packraft dans les règles de l’art, il convient de remonter le fil de l’eau. Durant une heure, la randonnée au faible dénivelé empruntant la voie verte du Giffre (pistes vélo aussi, et ski de fond l’hiver) est éclairante ; Théo accompagne et ouvre notre regard en livrant de précieuses informations et repères venant parfaire la connaissance de cet environnement préservé et encore sauvage ; visible uniquement depuis le Giffre. L’emblématique Corne du Chamois (2560m) trônant en majesté face à nous. Privilège et douce ascension de l’adrénaline. Car, en remontant le Giffre à pied, on s’aperçoit très vite de sa vivacité. Qu’il va falloir dompter pour se laisser glisser à bord d’une embarcation que nous portons d’abord dans le dos.

**Dans le sac à dos Packraft : le bateau et sa pagaie, un sac étanche pour les affaires de rando, et l’équipement aquatique (casque, combinaison et bottes, gilet de sauvetage).**

Après la rando : à l’eau !

Avant de monter à bord, changer de tenue : troquer la montagnarde pour l’aquatique ! Puis gonfler son embarcation légère et petite (entre kayak et raft) à l’aide d’un sac gonfleur. Inédit. On prend le temps aussi de ruminer, car, au bord de l’eau vive on prend conscience qu’il va falloir sauter dans le grand bain à bulles ! Seule sur mon petit bateau : c’est une première ! J’avais déjà testé le rafting ; en équipe on peut se permettre une petite absence, non ?

*Valentin, le guide raft ouvre la voie, puis chacun se met à l’eau un par un.*

Seule je dois être au max de mon habileté, et de ma dextérité pour me faufiler entre les cailloux et sur les eaux bouillonnantes du Giffre qui fend le Haut-Giffre. Même pas peur. Et quelques petites frayeurs tout de même entre les arrêts. Nous marquons quelques étapes ; Valentin étant toujours attentif à redonner un dose de confiance à ceux (comme moi) qui l’auraient laissée couler et distiller de précieux conseils pour aborder les prochains passages. Dont certains sont magiques.

Ce jour-là alors que je passe sous le pont, un agriculteur le traverse au-dessus avec son tracteur chargé de ballots de foin prêt à être stocké pour nourrir les belles des alpages en hiver. Nous sommes ici en terre agricole. Dans le Haut-Giffre, les fermes produisent du fromage de vache, de brebis et de chèvre. Restons toutefois concentré sur les reliefs de cette rivière qui réserve des surprises ! Comme la plongée ! J’ai à deux reprises l’occasion de m’offrir soudainement une petite tasse de bouillon. Et une séance de jacuzzi en bonus. Un rocher insoupçonné et le raft se renverse. Petite frayeur mais sécurité maximum, car, en aval, Valentin et les coéquipiers du jour veillent à me rattraper à la volée. Un mot d’ordre : quand on plonge, mieux vaut se laisser glisser ! Le côté zen de l’activité. Pourtant j’avais bien écouté : « dans les passages de courant, toujours pagayer et montrer ses fesses (au courant) ». Au fur et à mesure des rapides passés, Valentin (Val) ouvrant toujours la voie, l’assurance grandit. Et le plaisir est sans commune mesure.

Le packraft : une expérience sportive accessible, à vivre dans le Haut-Giffre

Quels meilleurs combo et manière de découvrir les deux trésors du Haut-Giffre : ses paysages de montagne, aux allures de bout du monde, et ses eaux vives et bouillonnantes du Giffre ? Si on m’avait dit qu’un jour je monterais seule à bord d’une embarcation (j’ai plutôt le pied montagnard), je n’y serais peut-être pas allée de prime abord. Mais dans la beauté du Haut-Giffre et du cirque du Fer-à-Cheval , nul besoin de beaucoup d’arguments pour me laisser embarquer dans cette expérience, que dis-je aventure (humaine aussi), à faire au moins une fois dans sa vie. Sans pression, pour une forte impression et de belles sensations ! Sportive et zen à la fois, le packraft est une expérience qui permet de prendre de la hauteur sans dénivelé, et de découvrir de façon intime un territoire où montagnes et eaux forment un mariage naturellement bon pour le corps, le cœur et l’esprit.

A la barre du Packraft : Theo, Maeva et Valentin – Nunayak Rafting

Pas d’expérience possible sans acteurs locaux engagés pour nous emmener et nous faire découvrir le Haut-Giffre qu’ils animent avec passion, avec leurs activités qui donnent ce frisson dont on garde la sensation à vie.

« En reprenant Nunayak il y a un an, puis en lançant l’activité Packraft cet été en complément des autres activités d’eaux vives, nous avons eu envie d’œuvrer pour un tourisme responsable sur notre territoire et de permettre aux locaux comme aux vacanciers de découvrir le Haut-Giffre autrement ; de permettre à chacun aussi de sortir de sa zone de confort sans se mettre en danger, dans une micro aventure inédite praticable du printemps à l’automne. Nous adaptons les parcours en fonction de chacun. »

Théo

Responsable Nunayak

« Je suis sur l’eau depuis l’âge de 9 ans et expert guide rivière depuis 13 ans maintenant. Le Packraft permet d’aller sur des endroits inaccessibles autrement et découvrir l’ADN du Haut-Giffre : montagnes et eau. C’est unique et j’ai la chance d’accompagner cette nouvelle pratique avec passion. »